19. décembre 2025 – Actualités

La tolérance a besoin d'entraînement

Graphique montrant une personne entourée de symboles de conflit et souriant
Entreprise, leadership et tolérance

Noël est considéré comme une période d'harmonie. Pourtant, même autour de la table de fête, elle est parfois mise à l'épreuve. Il en va de même dans le quotidien professionnel : dans les projets, les équipes et les rôles de direction, des perspectives différentes se rencontrent et cela peut devenir inconfortable. Il vaut alors la peine de jeter un coup d'œil sur sa propre tolérance - et sur les raisons pour lesquelles elle est souvent indispensable.

Nous aimons tous nous considérer comme des contemporains tolérants. Mais jusqu'où va réellement notre tolérance ? Jusqu'au collègue qui réchauffe son plat d'oignons dans le micro-ondes du bureau ? Jusqu'à la voisine qui s'entraîne tous les deux jours pour sa guggenmusik ? Ou jusqu'aux éoliennes devant sa propre porte ? Du point de vue du philosophe Rainer Forst¹, la tolérance ne fait que commencer là où elle s'arrête pour beaucoup. C'est-à-dire là où nous sommes prêts à supporter quelque chose que nous refusons.

À quoi cela servirait-il ? La tolérance n'est-elle pas alors exactement ce qu'on lui reproche toujours - à savoir une absence d'attitude laxiste ?

Pour une bonne raison

La tolérance a une réputation mitigée, car elle sert souvent plus d'excuse que de conviction. C'est pourtant ce qu'exige le philosophe de la tolérance Forst : la tolérance ne peut être jugée positive que si elle a une bonne raison d'être. Transposé dans une situation que tout le monde connaît dans sa vie quotidienne : Dans la circulation routière, je supporte aussi un comportement "sauvage" et je ne défends pas obstinément mes droits parce qu'une cohabitation pacifique est plus importante pour moi que le dogmatisme. La tolérance ainsi vécue témoigne d'une certaine attitude et défend quelque chose qui est plus important que son propre bien-être.

"Être différent sans peur"

Dans une entreprise, la question de la tolérance s'adresse avant tout aux personnes qui assument des tâches de direction - que ce soit en tant que chefs de projet ou supérieurs hiérarchiques. Par leur comportement, ils marquent de leur empreinte les règles du jeu et la culture au sein de leurs équipes. Ainsi, l'une des caractéristiques essentielles des équipes très performantes est leur capacité de transformer la diversité en capacité de collaboration. Cela implique les frictions, les conflits et la capacité à supporter la différence.

La sécurité psychologique, souvent citée, joue un rôle central : puis-je, en tant que membre de l'équipe, aborder sans crainte les erreurs, exprimer une opinion divergente, lancer une idée bizarre ? Puis-je "être différent sans avoir peur"² ? Un tel espace est rendu possible par les responsables - ou au contraire empêché par un comportement dominateur.

Entraîner le muscle de la tolérance

C'est pourquoi ils sont particulièrement invités à entraîner leur "muscle de tolérance" et à s'observer eux-mêmes : est-ce que je suis facile à "provoquer" ou est-ce que je peux écouter détendu ? Est-ce que j'interviens parce que des valeurs fondamentales sont touchées ou parce qu'une opinion ne me convient pas ? Est-ce que je supporte la contradiction ou est-ce que j'y vois une atteinte à mon autorité ? C'est un travail d'introspection éprouvant - une sorte d'entraînement à la tolérance.

Et comme pour tout entraînement, il vaut la peine d'aller parfois jusqu'à ses limites. Et d'être conscient de ces limites.

¹ Conseil : SRF Sternstunde Philosophie "Sind wir tolerant genug ?" du 08.04.2012 | ² Theodor Adorno